Le 1er octobre 2005 au sud-est de Cozumel Quintana Roo, se forme la perturbation qui est à l'origine de l'ouragan Stan. Après trois jours d'intenses précipitations dues à cette dépression tropicale (et le passage des deux précédents cyclones, Rita et Norma), la crue des fleuves provoque un véritable cataclysme dans cinq régions du sud et sud-est du Mexique (Chiapas, Veracruz, Oaxaca, Hidalgo et Puebla), ainsi qu'au Guatemala et au Salvador. Le courant des fleuves emporte les maisons construites sur ses rives. L'infrastructure, routes et ponts, est détruite au point d'isoler totalement le Chiapas du reste du pays et les villes et villages entre eux. Après cet événement traumatique, l'aide est acheminée dans un véritable chaos. Ce drame a fait basculer le Chiapas en cette fin d'année 2005 dans une crise humanitaire. En un tour de main, cet événement catastrophique devient un objet médiatique sur tout le territoire mexicain. Nous avons analysé cet événement à travers quatre journaux que nous considérons comme représentatifs de la presse dite « nationale » : La Jornada, Crónica de Hoy, et de la presse Chiapanèque :El Heraldo de Chiapas et Cuarto Poder. Fait paradoxal mais observable : alors que le désastre de Stan fait la Une des journaux et apparaît comme une catastrophe inattendue, le thème de l'environnement (risques, vulnérabilités, prévention) est le grand absent de l'information médiatique. Nous définirons les concepts de catastrophe naturelle et de désastre afin de nous interroger sur la validité de ce postulat « Stan : une catastrophe naturelle ? ». Puis nous verrons comment la destruction de l'écosystème est un état de fait au Chiapas. La prévention au niveau environnemental a totalement été absente du plan de reconstruction alors même que certains spécialistes ont informé sur la question et tiré des sonnettes d'alarme. Les autorités font-elle la sourde oreille ? Le désintérêt médiatique est-il la conséquence du désintérêt politique ?